SARABAÏTES par Fidelis

Les précédents échanges ayant donné l’occasion de citer la peinture d’icônes comme source d’inspiration pour l’art sacré,

csmh1v8n

(Grégoire Kroug)

certains ont alors objecté le caractère peu convaincant d’une telle approche qu’ils considèrent comme sclérosée dans une morne répétion du passé. On argue de la consultation de nombreux sites consacrés à ce type de peinture et plus particulièrement de celui-ci:

https://trinitystores.com/

Je dois dire que l’ayant visité, j’y ai bien au contraire trouvé un certain nombre de choses plutôt convaincantes parce que significatives

de déviations vers ce qui tend à n’être pas beaucoup plus que vague spiritualité faite de bric et de broc.

Visitant donc ce site, j’y découvre un peintre , assez connu m ‘a t-on dit et plutôt apprécié m’assure t-on,

Br. Robert Lentz, OFM

franciscain donc comme le sigle l’indique et spécialisé dans la peinture d’icônes, enfin, disons plutôt de ce qui pourrait parfois en tenir lieu.

C’est en effet une tactique assez subtile des modernistes, remarquée il y a plus d’un siècle dans « Pascendi », que d’infiltrer un ensemble doctrinalement conforme par des formules dangereuses, grosses de dérives et qui portent en germe ces dérapages toujours plus hérétiques, désormais devenus monnaie courante au sein du Magistère actuel

De cette façon de faire, on pourrait dire que la peinture de Robert Lentz en constitue l’illustration plastique et que nous pourrions voir en lui le pendant pictural d ‘un auteur que nous avions déjà plus haut abordé:  https://falcophi.wordpress.com/2022/05/15/notes-de-lecture/

Cet artisan, lui aussi prolifique et non sans talent d’une iconographie représentant, à la manière « byzantine » quantité de saintes et de saints, officiellement reconnus tels,

Antoine de Padoue

(Saint Antoine de Padoue)

nous offre soudain dans un ensemble correct quant au fond et certes une fois encore, artistiquement non dénué d’intérêt, d’étranges lubies venant compléter le sanctorial par des procédures plutôt hâtives en matière de canonisation et apportant au culte de dulie quelques nouveaux éléments des plus discutables.

C’est ainsi qu’ à Thérèse de Lisieux, Vincent de Paul, François d’Assise et bien d’autres viennent s’ajouter les figures suivantes:

EINSTEIN

Einst

Présenté sur le site du franciscain comme un exemple d’amour de Dieu, ce qui peut sembler bizarre concernant quelqu’un qui confessait son incapacité à considérer Dieu comme une personne. Comment peut-on aimer ce qui n’est personne, c’est une autre question.

Thomas Merton

Mert

qui paraît comme hybridé avec Bouddha dans la position du Lotus. Certes, le trappiste pouvait donner prise à ce genre d’amalgame, lui qui assimilait l’illumination zen aux propos de saint Paul sur le fait d’être un avec le Christ (cf: Mystiques et maîtres zen, édition Albin Michel)

We Wha

Zun

qui se déclarait ni homme ni femme mais les deux à la fois, le personnage se présentant comme l’ambassadeur d’une tribut indienne où depuis longtemps était admise la réalité d’un 3eme sexe, autrement dit, un « saint » issu d’un contexte précurseur de l’idéologie du genre.

Philip et Daniel Bernigh

Berrig

dont une recherche nous apprend qu’ils étaient frères, tous deux prêtres l’un ayant été excommunié pour rupture de son voeu de célibat et l’autre, amateur lui aussi d’antinomies, se disant anarchiste et chrétien.

Harvey Milk

Harvey Milk

Tapez ce nom sur Google et vous constaterez qu’on porte effectivement aux nues ce pédéraste qui collectionnait les amants et les recrutait même chez les mineurs. Bien entendu le franciscain suit le mouvement, représentatif en cela de l’église bergoglienne , trop veule et trop lâche pour opposer un « non » catégorique à l’esprit du monde, probablement même parce que trop contaminée par l’état d’esprit de ce monde. Une investigation plus poussée nous révèle d’ailleurs que l’iconographe est lui-même du serail et que c’est au fond sa propre cause qu’il défend. Ce qui pourrait en outre expliquer d’autres hardiesses non plus en matière de canonisation mais plutôt sur le plan  hagiographique comme c’est le cas pour cette image de Perpétue et Félicitée, deux saintes amies et martyres, ici représentées enlaçées de manière si étroite

Perpet

que l’on peut penser que cela va bien plus loin qu’une simple amitié. De là à conclure que notre franciscain revisite le texte de Tertullien en faisant des deux saintes des militantes de la cause invertie, il n’y aura qu’un pas. Rappelons-lui tout de même au passage le CEC qui en son paragraphe 2353, nous dit que : « Les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés. Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne sauraient recevoir d’approbation d’aucune sorte ». Rappelons également de manière plus générales quelques passages des « fondamentaux » : Genèse 18 et 19, Lévitique 18, 23, Romains 1,27 et Corinthiens I 6, 9-10.

Il est vrai que la perspective est désormais évolutive, dialectique, hégélienne, Dieu étant finalement et avant tout, une appréciation qui varie au coeur d’un contexte labile suivant la liberté de ma conscience,  instance désormais considérée comme seule véritable réalité absolue. Aucune gêne alors à ce qu’un texte inspiré puisse être tenu pour quantité négligeable et cela, en fonction des nouvelles données liées aux contingences du nouvel état d’esprit lui-même nécessairement précaire, ce que le sieur Bergoglio semble avoir avalisé de par cet éloquent silence qu’il oppose aux questions de certains cardinaux lui demandant si la  croyance en l’existence de l’absoluité de normes morales fait encore partie de la doctrine catholique. Silence qui vaut bien entendu réponse négative. Le prétendu pape l’a en effet confirmé en déclarant vouloir donner « une autorité doctrinale authentique » à chacune des conférences episcopales (Evangelii gaudium n°32) et suivant un relativisme par lequel ce qui est erreur en deçà des Pyrénées est vérité au delà, ainsi qu’il l’a précisé en 2015 dans ses conclusions du synode sur la famille. Sans oublier bien entendu les « dubia » de juillet dernier, cinq cardinaux ayant de nouveau demandé si l’enseignement de l’Eglise pouvait varier en fonction de l’évolution des mentalités et s’il était possible qu’en matière de morale et de moeurs, on enseigne le contraire de ce que l’on a toujours enseigné, interrogations auxquelles, une fois de plus, on n’a pas jugé bon de répondre et donc demeurées sans suite hormis des rumeurs sur une intention de couper les vivres à l’un des prélats auteurs des questions.

Et ce qui est vrai pour les textes le devient à plus forte raison pour les faits. Peu importe ce qui s’est objectivement produit, l’essentiel étant cette contingence personnelle par laquelle j’interprère en reconstruisant.. Nous en avons un exemple dans cette autre icône représentant une accolade

Franc

entre saint François d’Assise et le sultan Malik Al Kamil. Là-encore, on rappellera tout de même au franciscain que le saint d’Assise s’était rendu auprès du sultan, poussé par un souci de conversion et non avec cette idée suggérée par l’icône et d’ailleurs proférée par le pseudo-pape (Son interlocuteur pourrait du moins avoir l’excuse de « taqiya ») et suivant laquelle seul devrait compter l’esprit fraternel, les appartenances religieuses n’étant que choses relatives, voulues par Dieu dans leur différence. Dans cette optique, il faudrait alors admettre que Dieu aurait voulu le Coran et notamment sa fameuse sourate du « sabre » mais au final, on aboutit toujours à ce lieu commun fort prisé par le syncrétisme et soutenant que l’essence de la religion c’est la mystique, autrement dit, avec ce qui n’a plus beaucoup de rapport avec la religion (institutionnalisée, s’entend). D’où cette nouvelle audace en matière de canonisation de par cette auréole posée sur la tête du poète mystique Djallal ud dîn Roumi

Roumi

Certes, les poètes mystiques de l’Islam peuvent fasciner, Abu Yazid al Bistumi, Al-Hallaj, Al-Ghazali mais on ne saurait trop suggérer au franciscain de dépasser une certaine candeur iréniste par des études un peu plus poussées. C’est ainsi que concernant le mysticisme musulman si notre moine plutôt naïf penserait pouvoir y trouver un facteur de paix universelle, nous voudrions tout de même réfréner son enthousiasme par ce propos  sur le soufisme que nous lisons chez une spécialiste : » Il ne se sépare pas de l’Islam juridique traditionnel, il le complète…Le jihad spirituel des mystiques se fonde sur le djihad guerrier, voie de passage obligée pour satisfaire la volonté de Dieu. La lutte armée n’est en aucune façon gommée par les textes » (Anne-Marie Delcambre: « Enquête suur l’Islam, Desclée de Brouwers). Pour ce qui a trait au djihad guerrier, il ne serait d’ailleurs pas superflu de remettre en mémoire certains passages du Coran, notamment ceux concernant les non-musulmans qu’il faut combattre jusqu’à ce qu’ils versent la capitation et qu’ils soient humiliés (Sourate IX-29) et qu’Allah doit anéantir (Sourate IX-30), en particulier ceux qui ne sont qu’impureté parce qu’ils croient au Christ (Sourate IX-28).

Et quant au Christ, notre franciscain se chargera lui-même de le défigurer en le mettant à toutes les sauces comme on pourra le constater dans ce qui suit où sans crainte du grotesque, on nous présente:

Un christ noir

Bl

Un christ apache

Ap
Un christ japonais

Jap

Un christ aztèque

Az

Un christ coréen

christ cor

Un christ océanien

cho

Inutile de préciser que l’esprit de cette peinture « religieuse », expression d’un militantisme avant tout polarisé sur la cause « wokiste », « LGBT », n’est pas de nous introduire dans un monde artistique à orientation théocentrique mais de nous placer dans un univers anthropocentrique dont le mince vernis religieux ne dissimule qu’à peine le caractère foncièrement séculier. Il ne reste plus rien de cette tension mystique propre à l’icône orthodoxe et qu’ont perpétué les grands iconographes comme Grégoire Kroug et Léonide Ouspensky avec une originalité artistique certaine mais qui ne se départissaient pas pour autant du plus grand respect pour la Tradition.

Quelques bons exemples donc, très symptomatiques de ce que peut être le « sensus fidelium », exemples non négligeables en ces temps de réflexion sur la synodalité et montrant ce que pourrait donner une inversion des rôles où la hiérarchie se laisserait enseigner par certains éléments de la base et combien le fait de vouloir plier les données objectives de la Tradition à mes propres exigences et lois subjectives , n’aboutit qu’au pastiche et à la parodie. Ceux-ci peuvent sans doute constituer un choix esthétique et dans une certaine mesure, peuvent même nourrir l’art profane, on sait combien Cervantes parodia Chrétien de Troye et pour en rester au plan pictural combien Manet parodia Giorgione ou combien Picasso fit de même pour Velasquez

mais en matière d’art sacré, le même esprit ne donne guère plus que du simulacre voire du blasphème.

Ernst

(Max Ernst: L’enfant Jésus fessé par sa mère.)

Des gens qui par ailleurs, malmènent la doctrine et le dogme si tant est qu’ils aient un dogme et une doctrine,   n’écoutent que leur inspiration, n’obéissent qu’à ce qui leur « parle », qu’à ce qui ne vient pas contrecarrer leur tendance, qu’à ce qui vient se lover au mieux dans leur petit confort intime, cela peut rappeler un certain type de moine que fustige la règle de saint Benoit, « moines détestables », n’ayant d’autres lois que la satisfaction de leurs désirs car tout ce qu’ils pensent ou préfèrent, ils le tiennent pour saint et tout ce qui ne leur plaît pas, ils le regardent comme illicites », ces moines étant nommés « SARABAÏTES ».

En ce sens, raccourcissons alors le sigle accolé au nom de Robert Lentz, non plus OFM mais tout simplement OS…

… ordre des sarabaïtes.

(Toutes nos excuses pour les publicités, c’est le système WordPress.com et nous n’y pouvons rien. Cela dit, rien ne vous empêche de les ignorer….)

Published in: on novembre 28, 2023 at 5:57  Comments (98)  

The URI to TrackBack this entry is: https://falcophi.wordpress.com/2023/11/28/sarabaites/trackback/

RSS feed for comments on this post.

98 commentairesLaisser un commentaire

  1. A propos des dubia restés sans réponse, Bergoglio aurait dit en aparté: « Qu’ils aillent voir les icônes du frère Lentz ! »

    • Christ apache, christ japonais, christ coréen et encore on n’avait pas tout vu, voici maintenant le christ disons…sevillan !!!

      https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/monde/espagne-le-christ-gay-scandalise-les-sevillans

      Bienvenue dans l’église bergoglienne !!!!!!!!!!!!

      • Quand la salière est vide, le sucrier se remplit jusqu’aux bords !

    • et là encore, vous n’avez pas tout vu ! Une fellation pratiquée sur NSJC !

      https://lanuovabq.it/it/una-mostra-blasfema-nella-chiesa-del-vescovo-e-la-chiamano-arte

      • Et l’évêque approuve et soutient que c’est de l’art sacré !

      • Une icône même médiocre reste tellement imprégnée de réalité supérieure qu’une version abâtardie donnera encore une icône acceptable qui pourra toujours proposer des reflets de transcendance et d’épiphanie tandis que la dégénérescence de Raphaël (lui-même décadent au regard d’un Fra Angelico) ne donne que friandises dont un degré supplémentaire de dégradation ne donne qu’un degré supplémentaire de douceur, de sucre ou… de selles… à défaut de sel…..

  2. Fantaisie destructrice, irénisme relativiste, relâchement doctrinal, subjectivisme débridé, on pourrait dire en effet du peintre « franciscain » qu’il est à Bergoglio, ce que Raphaël fut à Léon X tant se trouvent ici réunies toutes les tares du modernisme.

    Seulement, je ne comprends pas cette focalisation sur l’icône « orthodoxe ». Ce genre d’approche picturale est propre à la réalité culturelle du christianisme oriental dont il faut rappeler qu’il est schismatique/hérétique. Ce type de peinture, de par son imagerie plate et désincarnée n’est d’ailleurs pas sans être imprégné de déviance monophysite. Je ne comprends pas très bien le sens de votre démarche. Si vous faîtes cela dans un but oecuménique alors de grâce, ne tombez pas vous aussi dans l’erreur que propagent les modernistes depuis « Nostra aetate » et consistant à envisager la chose sous l’angle « partenarial » . C’est aux chrétiens d’Orient de revenir vers nous, point final, il n’y a pas de partenariat qui tienne sans cela ce serait accréditer l’esprit relativiste que l’on veut faire passer depuis V2..

    • « je ne comprends pas cette focalisation sur l’icône « orthodoxe ». Ce genre d’approche picturale est propre à la réalité culturelle du christianisme oriental »

      C’est tout simplement faux.

      Les icônes sont au contraire très répandues sous vos lattitudes pas autant certes que les personnages de Walt Disney mais sûrement davantage que les mains jointes de Dürer !

      Et quant aux chrétiens d’orient qui doivent revenir vers vous ! Ne serait-il pas temps d’aborder les choses avec un peu plus de doigté ?

    • « christianisme oriental dont je vous rappelle qu’il est schismatique/hérétique. »

      Cher ami papiste , tu devrais faire un peu attention à ce que tu dis ! Je te rappelle ce qu’écrivait au siècle dernier, l’un de vos plus grand théologiens à propos des  » Eglises d’Orient » :

      « ….Non seulement on ne saurait les qualifier d’hérétiques mais, ni ce schisme (celui de Michel Cérulaire patriarche de Constantinople au XIème), n’ayant jamais été l’objet d’une adhésion formelle de la part de tout l’épiscopat d’Orient, ni moins encore les rapprochements opérés depuis, comme au concile de Florence au XVème siècle n’ayant été officiellement dénoncés, on ne peut même pas les appeler schismatiques en rigueur de termes. Le siège apostolique a donné à diverses reprises des instructions pour que cette appellation ne soit plus employée à ce propos…. »

      Louis Bouyer « Dictionnaire théologique ».

      L’ouvrage fait mention du « Nihil obstat » en date du 14 avril 1963 et de l’ « Imprimatur », le mois suivant.

      De fait, 2 ans plus tard, le Patriarche Athénagoras rencontre le Pape Paul VI et celui-ci annulait l’anathème prononcé en 1054 contre Michel Cérulaire.

      Le fait est là, officiellement, ceux qui sont déclarés schismatiques par Rome sont les suivistes d’ Ecône mais pas les chrétiens d’Orient !.

      • Et alors ? Qu’est ce que cela prouve ? Si ce n’est l’incohérence des modernistes ! Il était bien évidemment superficiel de retirer l’anathème prononçé contre Michel Cérulaire alors même que par la force des choses subsistait l’anathème résultant de la non- reconnaissance par les orthodoxes du dogme de l’infaillibilité pontificale proclamé au concile Vatican I ! Tout comme il était saugrenu de déclarer Mgr Lefebvre schismatique alors même qu’il ne proférait pas la moindre hérésie contrairement aux chrétiens d’Orient qui pour justifier leur refus de la suprématie de l’évêque de Rome nous donnent une interprétation complètement farfelue de Matthieu 16, 18 (D’après laquelle la « pierre » ne désignerait pas Simon Barjona mais le seul credo) ce qui ne les rendrait pas hérétique pour autant ! La Rome néo-protestante s’est surtout mise à faire de la « com » et du tape-à-l’oeil sitôt après la clôture de V2 et cela hélas au détriment de la rigueur doctrinale !

      • “…chrétiens d’Orient qui pour justifier leur refus de la suprématie de l’évêque de Rome nous donnent une interprétation complètement farfelue de Matthieu 16, 18 (D’après laquelle la « pierre » ne désignerait pas Simon Barjona mais le seul credo) “

        Plus exactement, il s’agit de la confession faite par Pierre

        “Et vous qui dîtes vous que je suis ?

        Simon-Pierre prenant la parole répond :

        “Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant”

        (Matthieu 16-15)

        Et en effet, pour l’orthodoxe, c’est cette confession qui constitue la “pierre” et non la personne de Shimon Barjona. Ce n’est en rien une interprétation farfelue, c’est la seule bonne interprétation, fort bien explicitée d’ailleur par les auteurs patristiques, par exemple saint Jean Chrysostome: “Sur cette pierre, “dit Jésus-Christ; ” je bâtirai mon Eglise, “c’est-à-dire, sur cette foi et sur cette confession “. (54eme homélie sur saint Matthieu)

      • Puisque tu es en possession du DT de Louis Bouyer, lis donc un peu ce qu’il écrit sur la question. Un élément démontrant la pertinence de l’interprétation catholique tendrait à découler de la critique libérale protestante qui met en avant le caractère apocryphe du passage matthéen concerné !

    • Le Christ présente des virtualités qui n’ont pas toutes été exprimées mais qui doivent donner d’autres modes d’expression selon les temps. Votre erreur est de fixer l’Évangile dans une quintessence qui ne peut plus se développer avec pour résultat qu’elle nous laisse frustrés car elle finit par ne plus répondre aux besoins de notre temps.Il y a un fond de possibilités infinies dans l’Évangile que vous ne savez pas développer à cause de votre erreur de croire qu’un point de vue dogmatique est valable pour tous les temps alors qu’il a été exprimé pour répondre aux besoins d’une époque précise.

      • Un actuel haut dignitaire de l’Eglise catholique écrit:

         » Le sécularisme est la conséquence inéluctable du protestantisme. Il s’agit du subjectivisme en vertu duquel, l’homme décide de ce qui est vrai; ici le sujet (ou l’homme privé) est l’autorité qui détermine le vrai sens de la révélation. Cela a conduit à un affaiblissement de la foi- de la foi objective….Proclamer le Christ sans insister sur le contenu obljectif des vérités immuables de la révélation divine et des commandements divins aboutit, en fin de compte à une nouvelle religion subjective, faite toute de sentimentalisme, semblable à de nombreuses confessions protestantes. Là se trouve, à mon avis, l’une des racines les plus profondes de la crise que traverse l’Eglise catholique de nos jours. »

        (Mgr Athanasius Schneider : Christus VINCIT)

        « Alba Fresca » , prétendue « aube fraîche » est une illustration de ces propos de Mgr Schneider et auxquels un chrétien orthodoxe ne peut que souscrire entièrement.

  3. Vous ne pourriez pas changer d’ hébergeur ? Ces publicités sont d’un casse-pieds !

    • Comme je l’ai dit, personne ne t’oblige à y prêter attention.

      Et puis c’est un bon exercice pour s’entraîner à ignorer le monde et ses sollicitations futiles.

  4. Les publicités donnent en effet l’impression de pièces d’étoffe neuves et colorées, cousues sur ce vieux manteau gris et usé que sont vos idées bornées, tassées dans vos esprit étriqués.

    @ NdA

    « C’est aux chrétiens d’Orient de revenir vers nous, »

    Nous ? Qui ça « nous » ? Les lefebvristes ? Numériquement ça pèse quoi ?

    « …christianisme oriental dont il faut rappeler qu’il est schismatique/hérétique »

    Heu, oui mais il y a un hic. Un hérétique c’est un peu comme un c…. On en est
    toujours un pour quelqu’un d’autre !

    • « Nous ? Qui ça « nous » ? Les lefebvristes ? Numériquement ça pèse quoi ? « 

      Quelles réflexions ridicules !!! D’abord, si Mgr Lefebvre défendait vraiment la tradition, il ne saurait y avoir en ce cas de « lefebvrisme » puisqu’il n’y aurait alors pas la moindre revendication de création originale à l’instar d’un André Breton qui voulait innover poétiquement par la création du « surréalisme » !! La seule originalité de Mgr Lefebvre était de clamer tout haut qu’il ne revendiquait aucune originalité ce qui en un certain sens était vraiment original à une époque où tant de petits égos dérisoires y compris les théologiens, prétendent à l’ originalité !Aujourd’hui, l’anti-conformisme serait plutôt de se targuer de ne vouloir aucune originalité mais rien que ce qui se transmet de siècles et siècles depuis 2000 ans, depuis les apotres, depuis Pierre et Paul, depuis Jésus-Christ notre Seigneur et notre Roi.! En ce sens, une icône peinte dans la plus stricte tradition pourrait être plus originale que la dernière excentricité exposée à la FIAC! Et surtout si représentant le Christ, elle traite en conséqunce, de l’être ce qui au fond relève vraiment de l’originalité puisque cela renvoie à l’Origine !

      Ensuite, on fait tout aussi bêtement intervenir une question de quantité là où il ne saurait s’agir de quantité mais d’intensité. L’Eglise catholique et orthodoxe est présente non en vertu de milliers de personnes qui pratiquent mollement mais du fait même de quelques-uns qui croient intensément. L’Eglise n’a rien à voir avec la démocratie où la légitimité prétend être fondée sur des millions de suffrages émanant de gens qui ne savent ni ce qu’ils pensent ni ce qu’ils disent, elle existe dès lors même que quelques-uns, ne fussent-ils même qu’une seule personne, savent ce qu’ils disent ainsi que ce qu’ils pensent. Au IV ème siècle, au Proche-Orient, alors même que la plupart avaient adhéré à l’arianisme, l’Eglise catholique existait toujours, ne fût-ce que par quelques rares personnes comme Athanase d’Alexandie qui défendait la vraie foi contre la majorité hérétique, tout comme cette église existait encore au travers d’un Maxime le Confesseur demeuré pour ainsi dire seul dans sa région contre les hérétiques monothélistes.

      L’Eglise romaine a toujours eu cette propension fâcheuse à confondre la catholicité avec le nombre ou avec l’expansion géographique. Ce qui est universel et donc catholique est sans rapport avec le nombre, dès lors qu’un seul individu pratique la foi orthodoxe, il ya déjà l’universel et donc la catholicité !

  5. @ NdA

    Effectivement, nous mais qui ça nous ?L’ Eglise catholique? Mais laquelle ? Car les orthodoxes aussi se disent catholiques et je gage que jamais dans leurs monastères, on ne trouvera un moine s’adonnant aux aberrations peintes par ce franciscain dégénéré !!!!!.

  6. En tout état de cause, je pense également que cet art de l’icône ne correspond pas à notre culture iconographique laquelle, surtout depuis Giotto laisse une large part au réalisme tridimensionnel. Les chrétiens orientaux, du moins du point de vue de leur imagerie me paraissent en être restés au temps où le christianisme était fortement imprégné de Platon, influence qui devait plus tard être rééquibrée par l’Eglise latine au moyen du réalisme d’Aristote défendu par le thomisme et la scolastique. Or dans la perspective du platonisme, le monde matériel est dévalorisé, il n’est d’aucun intérêt, c’est un mirage et suivant cette approche, seule compte l’idée, l’archétype, ce qui au niveau plastique va se traduire par des corps plats, sans relief ni modelé, des représentations idéalisées sans chair ni épaisseur et qui me semblent méconnaître la dimension historique, charnelle et sensible du christianisme. Celui-ci est religion du sensible parce que fondée sur l’Incarnation du Verbe or chez les « orthodoxes » si nous avons le verbe (C’est à dire la dimension spirituelle), manque le réalisme de l’incarnation. On nous dit qu’objectivement, il serait impossible de désigner un hérétique parce qu’on est toujours tel pour quelqu’un d’autre, il y a néanmoins un critère sûr :
    l’hérétique choisit et retranche, il dit « ou bien ou bien », ne retenant qu’un aspect des choses tandis que le catholique de la Tradition dit plutôt « cela et cela », car il s’efforce de conjoindre les contraires. Et c’est bien ce retranchement au profit d’une option exclusive qui se reflette dans la peinture « orthodoxe », elle dématérialise le corps parce qu’elle ne veut retenir que son essence spirituelle et néglige ainsi la densité tangible des choses avec pour conséquence qu’elle met de côté la présence historique de l’incarnation. Voit-on d’ailleurs cette peinture s’interesser vraiment à la flagellation, au couronnement d’épines, à la crucifixion, à toute la trame évènementielle des « mystères douloureux » ? La vie terrestre de Jesus et de ses proches ne semble pas vraiment retenir son attention, elle représente des Christ triomphants, dominateurs mais rarement des christ humbles, douloureux et agonisants. C’est pourquoi l’on peut dire que l’icône est entachée de monophysisme en ce que la réalité divine absorbe et gomme la réalité corporelle. (En dépit du fait que les orthodoxes reconnaissent le concile de Chalcédoine qui a condamné le monophysisme). Mais il n’en demeure pas moins que dans l’iconographie orthodoxe, le Christ, Marie, les apôtres, les saints paraissent avoir des expressions absentes, apathiques voire inhumaines. Si au travers de son imagerie, le christianisme oriental veut certes nous montrer le stade final d’une église immobile dans la contemplation de l’inéffable , les yeux détournés de la terre parce que fixés vers un au-delà d’éternité, cette démarche n’en privilégie pas moins l’aspect contemplatif au détriment d’une spiritualité active. Significatif à cet égard que le centre de la spiritualité orthodoxe soit le Mont Athos, lieu où, par excellence, on pratique l’ hésychasme, l’art de fuir et d’oublier le monde par l’ascèse la plus radicale alors que pour la catholicité le centre est Rome où, du moins dans les meilleurs moments, on s’efforce plutôt de concilier problèmes socio-politiques et questions spirituelles. C’est d’ailleurs en raison de cette primauté accordée à la mystique contemplative que l ‘église orthodoxe s’en est toujours remis à l’Etat du soin des questions sociales et politiques entraînant ainsi cette tendance à devenir servile à l’égard du pouvoir politique. Sauf rares exceptions comme le métropolite Philippe confronté au tsar Ivan IV, il a toujours manqué à l’église orthodoxe cette force d’antagonisme vis-à-vis de l’Etat qu’à l’inverse, l’Eglise catholique a bien mieux sû mettre en oeuvre.
    Où l’on voit donc les retombées tant sur le plan de l’imagerie que sur le plan socio-politique de cette incapacité à réconciler Marthe et Marie et qui au final se ramène à l’impéritie dans l’articulation du terrestre et du céleste, du temporel et de l’éternel.

    • @ Durtal

      « Les chrétiens orientaux me paraissent en être restés au temps où le christianisme était fortement imprégné de Platon »

      Que penses-tu de cette phrase de saint Jean Climaque citée dans la « Petite philocalie de la prière du coeur » ( Bréviaire de la spiritualité orthodoxe) : « L’hésychaste est celui qui aspire à circonscrire l’incorporel dans une demeure de chair » ?

      • Ils ont Internet sur le Mont-Athos ? Je croyais qu’ils n’avaient même pas le téléphone !

      • C’est comme pour les commodités. Ne font-ils pas cela dans les étables en compagnie des vaches ?

      • Et toi ? Ne ferais-tu pas là une confusion avec vos croisés sales et puants qui sous prétexte de livrer bataille au mahométan venaient en fait sur nos terres pour mettre à sac et vandaliser ?

      • Beaucoup venaient aussi faire ce pour quoi vous n’aviez plus l’art et la force, combattre.

      • Ce genre de querelles est-il encore d’actualité ?

      • Qu’ils se cultivent sérieusement plutôt que de parler sans savoir, voilà ce qui serait d’actualité ! Car ils parlent vraiment sans savoir quand ils évoquent par exemple les orthodoxes et leur mépris néo-platonicien du corps. Qu’ils lisent du moins quelques théologiens orthodoxes, par exemple, Jean Meyendorff qui écrit : « C’est là dans nos corps que nous devons rechercher l’Esprit, dans nos corps sanctifiés par l’Eucharistie au corps du Christ ». Propos qui sont comme en écho à ceux de Grégoire Palamas :  » La joie spirituelle qui vient de l’esprit dans le corps, n’est pas du tout corrompue par la communion au corps mais transforme le corps et le rend spirituel, parce qu’alors il rejette tous les mauvais appétits de la chair, ne tire plus l’âme vers le bas, mais s’élève avec elle, de sorte que l’homme tout entier devient Esprit suivant ce qui est écrit:  » Celui qui est né de l’esprit est esprit » ( saint Grégoir Palamas, Triades).

        Ce à quoi Meyendorff répond à son tour : « La pensée de Palamas réhabilite ainsi la matière que les tendances spiritualistes de l’Héllenisme ont toujours tendu à mépriser. Il redécouvre le sens propre des termes du Nouveau Testament tels qu’ « Esprit » (pneuma), « âme » (psyché), « corps (soma) et « chair » (sarx) qui n’opposent pas le spirituel à la matière, mais le Surnaturel au monde créé ». (Jean Meyendorff, « Saint Grégoire Palams et la mystique orthodoxe ». )

        Parler ici de platonisme relève de l’inculture la plus crasse et de la superficialité la plus lamentable !

        Apprenez donc à vous intéresser aux autres plutôt que de parler inconsidérément à leur sujet !

  7. @ Durtal

    Tu oublies le fond d’or où l’on n’offre plus d’ artifices optiques aux sens mais où l’on propose un abîme à l’esprit, achevant de nous séparer du monde et de nous déconnecter des péripéties et autres vaines contingences sublunaires. Ce que nous montrent les icônes, c’est tout simplement une inertie lumineuse par laquelle on entrevoit comme nulles ces misérables poussières qui passent et auxquelles accorde tant d’importance un monde qui lui aussi ne fait que passer. Paul le dit bien dans son épitre aux galates (5, 16-22) par cette mise en parallèle où la nouvelle humanité dans le Christ qui est esprit est opposée à l’homme ancien empêtré dans cette putrescence qu’est la chair. Ces peintures corrigent donc l’erreur d’être tombé dans la chair et dans le temps et c’est pourquoi elles sont des victoires contre le temps et la chair. Leur grandeur n’est pas figée, elle est plutôt dédaigneuse de ces convulsions spasmodiques liées à la chair et au temps. Ceux qui les accusent de sclérose sont eux-mêmes engourdis dans cette boue faite de chair et de temps. Le statisme illustré par l’icône relève d’une victoire apollinienne, en cela on peut dire que ces peintures sont grecques sauf qu’elles enlèvent encore un peu de ce que la statuaire hellénique pouvait présenter de redondance temporelle et charnelle. Et qu’on ne me dise pas qu’il faille conjoindre Marthe et Marie. L’Evangile ne parle d’ailleurs pas de cette indigente mixture (Une moitié d’infini jointe à une moitié terrestre, ce n’est que moins de céleste et encore trop de charnel et de temporel) il enseigne au contraire que la bonne part fut choisie par Marie et que jamais, on ne la lui enlevera.

  8. Concernant les « sarabaïtes », je signale que le terme a été utilisé la première fois non par la règle de saint Benoit mais dans les « conférences » de Jean Cassien, près d’un siècle auparavant. Le terme est emprunté au vocable copte qui signifie « séparatiste ».. Cassien désignait ainsi les moines qui se séparaient des cénobites pour vivre en petit groupe suivant leur bon vouloir. Sarabaïte est donc synonyme de « schismatique ». Maintenant, n’est-ce pas ainsi que le motu proprio de Jean-Paul II « Ecclesia Dei » du 2 juillet 1988 avait désigné les « lefebvristes », les ordinations episcopales sans autorisation effectuées par votre mentor étant qualifiées « d’acte schismatique » en tant que « refus de la primauté de l’évêque de Rome » ? Qui sont alors les véritables « sarabaïtes »?

  9. Les véritables sarabaïtes sont ceux qui rompent avec la tradition en soutenant des assertions toujours condamnées par l’Eglise or Mgr Lefebvre n’a jamais avancé la moindre proposition hérétique, tandis que l’Eglise conciliaire……. Et sa version bergoglienne n’en parlons pas ! Les oeuvres du frère Lentz en donnent une riche idée !

    Oui à la bénédiction des couples homosexuels !

    Le franciscain devrait s’empresser de mettre une auréole à Stan Laurel ainsi qu’à son copain Tucho!

  10. Ces publicités sont vraiment exaspérantes !

  11. On t’a dit de les ignorer! Deviens comme un personnage d’icône ! Tout en méditant ces propos de Cassien :  » Je me souviens que la Bonté divine me favorisait et me ravissait au point que j’oubliais le fardeau de mon corps. Mon âme s’isolait tout à coup des sens extérieurs et se séparait tellement des choses de ce monde, que mes yeux et mes oreilles devenaient insensibles; et mon esprit était si absorbé par la méditation des vérités divines, que souvent, le soir, je ne pouvais dire si j’avais mangé pendant le jour, et si j’avais jeûné la veille. » (Conférences-19)

  12. Sur la question des icônes orthodoxes, il faudrait peut-être aborder la chose avec un peu plus de nuances. Des christ douloureux ou expirant sur la croix sont apparus dans les oeuvres byzantines et par ailleurs, on note dans la peinture d’icônes, l’émergence des sentiments à partir du XIIème siècle ( Voir par ex. la Vierge de Vladimir à la galerie Trétiakov de Moscou, nous en avions parlé dans le cadre du billet précédent). Donc la prétendue insensibilité de ces figures est à relativiser. La victoire des iconophiles qui insistaient sur l’Incarnation comme justification de la représentation imagée, a entraîné une évolution par laquelle le détachement « platonicien » tel qu’évoqué par Cassien n’était plus strictement défendu, de sorte que peu à peu des connotations affectives sont venues s’introduire dans ces peintures. Nous avons ici un exemple où une évolution d’approche n’en veut pas moins se maintenir dans les cadres traditionnels. Les artistes de culture orthodoxe me semblent sur ce point avoir réussi une certaine synthèse. Mieux vaut toutefois, renvoyer à des ouvrages de spécialistes, par exemple « La fabuleuse histoire de l’icône  » de Tania Velmans (Editions du ROCHER).
    Si parler de « partenariat » pour évoquer la question oecuménique ne relève sûrement pas d’une formule heureuse, cela n’empêche cependant pas de considérer nos « frères séparés » en bannissant tout esprit catégorique !

  13. Pour la synthèse, je ne suis pas convaincu. Il est douteux que les orthodoxes puissent opérer une vraie synthèse puisqu’ils sont dans l’hérésie. Leurs icônes manifestent des affects plutôt minimes. Pour la plupart, les expressions des visages sont lointaines et absentes. Sans parler de ces corps sans épaisseur, du défaut de volumétrie, de ces fonds d’or qui donnent aux personnages un aspect fantomatique et quasi spectral. Dire qu’il n’y a plus que la transcendance est une erreur ainsi qu’un manque d’humilité dans l’optique de notre situation présente où si l’au delà est certes déjà là, il ne l’est cependant pas encore vraiment eu égard à notre dimension matérielle dont il nous faut encore tenir compte. Ce que nous fêtons à Noël, c’est précisément l’évènement par lequel le divin est venu ici-bas sous forme visible et tangible (La 1ere épitre de saint Jean parle de ce qui a été vu et de ce qui a été touché) or si les icônes rendent bien le visible, elles échouent néanmoins pour ce qui est de nous restituer le tangible. Il faudra qu’on attende l’Italie et l’art occidental pour réaliser, sous l’égide de l’Eglise latine, cette admirable jonction entre visible et tangible. Là est la vraie synthèse.

  14. Je l’avais déjà dit que ces saints de l’imagerie orthodoxe avaient quelque-chose d’inhumain.

    • Peut-être que tu confonds l’ inhumain et le supra-humain comme d’autres confondent sentiment et sentimentalité. ( Ce que semblerait dans ton cas démontrer l’attrait que tu éprouves pour le christ de Batoni!)

      Si d’autre part, les représentations imagées des saints orthodoxes te causent un malaise alors tourne toi plutôt vers l’écrit. Les « frères Karamazov » par exemple où tu trouveras des figures comme Aliocha ou le starets Zossime ( Rappelons que ce dernier n’est pas qu’une fiction littéraire et que pour la forger, Dostoievsky s’est inspiré d’une véritable figure de starets en la personne d’Alexandre Grenkov dit le staretz « Ambroise »). Tu pourrais par ailleurs te procurer des biographies de saints orthodoxes tels que :

      – Serge de Radonez et Serafin de Sarov, sortes de saint François d’Assise d’Orient.

      – Théophane le reclus (Version orthodoxe de saint François de Sales et qui là encore, n’est pas sans avoir fourni un modèle à Dostoievsky pour le personnage de Tikhone des « Possédés »).

      – Jean de Cronstadt, le saint Vincent de Paul russe

      – Silouane l’athonite.

      Mais si la lecture te fatigue, il te reste alors le cinéma avec l’ « homme de Dieu » de Yelena Popovic (Sur la vie de Nektarios d’Egine) ou encore l’ « île » de Pavel Lounguine ( Il s’agit en gros d’une histoire sur un équivalent russe de Padre Pio, probablement inspiré lui aussi de l’une des figures précédentes).

      Il faut enfin rappeler que la Règle de saint Benoit ne condamne pas seulement les sarabaïtes mais aussi les gyrovagues or les orthodoxes tout en étant attachés peut-être plus encore que les catholiques au monachisme, ne semblent pas pour autant nourrir cette hostilité de principe à l’égard de l’errance religieuse si l’on en juge par la place du vagabond dans la spiritualité russe, je pense notamment à des textes comme les « Récits d’un pélerin russe »,  » Le Père Serge » de Tolstoï, l’adolescent de Dotoievsky (La figure de Makar), le « Vagabond ensorcelé » de Nicolas Leskov, le premier grand philosophe russe, Skovoroda, ayant été d’ailleurs lui-même un vagabond. Le « sannyasin » semblerait donc avoir également sa place chez les orthodoxes ainsi d’ailleurs que le fou religieux, le « fol en Christ », « jurodivyje » en russe dont l’ « Ile » de Pavel Lounguine nous donne un bon exemple. .

      Les icônes (qui, au risque de se répéter, ne proposent pas de figures figées mais transfigurées) ne sont qu’un aspect d’une réalité culturelle et spirituelle beaucoup plus vaste et qu’il te reste à découvrir.

      • « les orthodoxes tout en étant attachés peut-être plus encore que les catholiques au monachisme, ne semblent pas pour autant nourrir cette hostilité de principe à l’égard de l’errance religieuse à en juger par la place du vagabond dans la spiritualité russe, »

        toute la difficulté étant de savoir en effet si ce qui vaut pour la « spiritualité russe » peut valoir pour l’ensemble des orthodoxes !!!

  15. Si vous admettez qu’il ya également des saints chez les orthodoxes et surtout des équivalents de saint François d’Assise ou de saint Vincent de Paul, quel sens alors peut-il y avoir à parler de schisme ou d’hérésie ?

  16. Si sainteté il ya, je constate qu’elle est plutôt circonscrite étant donné que les noms cités ne concernent quasiment que des moines . On pourrait comparer avec l’hétérogénéité du sanctoral catholique beaucoup plus diversifié puisque nous pouvons y trouver non seulement des réguliers comme saint Thérèse de Lisieux ou sainte Marguerite Marie Alacoque mais ausi des laïcs tels saint Louis , sainte Elisabeth de Hongrie ou sainte Jeanne d’Arc, non seulement des mystiques en lévitation comme Joseph de Cupertino mais aussi des personnalités d’action comme saint Vincent de Paul ou saint Jean Bosco (Chez les orthodoxes saint Jean de Cronstadt apparaît comme une exception) non seulement des princesses ou des reines comme sainte Clotilde de France mais aussi des petites gens des campagnes et des villes comme sainte Germaine de Pibrac ou sainte Maria Goretti . J’ajoute que l’Eglise catholique a également consacré le gyrovague en la personne de saint Benoit Labre qui fit des émules tel un Charles Maire ou le poète Germain Nouveau et inspira d’autres écrivains tels un Louis Veuillot, un Barbey d’Aurevilly ou un Verlaine.

    Si un contexte hérétique relève d’une amputation, il paraît alors cohérent que ce qui vient s’y exercer puisse à son tour pâtir d’une variété et d’une hétérogénéité amoindrie tant au niveau de la sainteté que de l’esthétique !.

    • A quoi cela sert-il d’avoir des saints aussi variés si c’est pour se maintenir dans un état d’esprit aussi borné ?

  17. Peut-être à nous enseigner que pour se sanctifier, il n’est pas nécessaire de tout abandonner pour s’en aller vivre en ermite dans une forêt ou dans un désert ou de s’enfermer dans un monastère parce que chacun est appelé à la sainteté quel que soit son devoir d’état et quelle que soit sa condition, de la clochardisation vermineuse d’un Benoit Labre aux sommets intellectuels d’un Thomas d’Aquin, que l’on soit retiré au fond d’un cloître comme Thérèse de Lisieux ou engagé dans le siècle comme Vincent de Paul.

    Face à cette diversité le « sanctoral » des orthodoxes apparaît en effet plutôt limité d’autant qu’il semble que ces saints d’Orient dont quelques exemples sont donnés ici n’aient pas tous fait l’objet d’une canonisation reconnue dans toutes les églises orthodoxes. C’est ainsi que Sérafin de Tsarov ou Serge de Radonez, n’ont apparemment été canonisés que par l’eglise russe et qu’on ne voit pas que cela ait été ratifié par le synode oecuménique (Sous l’égide du patriarche de Constantinople qui en principe est doté non de l’autorité suprême doctrinale mais de la préséance honorifique laquelle d’ailleurs tendrait depuis longtemps à lui être contestée par le patriarche de Moscou). Il manque au christianisme orthodoxe une certaine capacité à dépasser le cadre national de chacune de ses églises patriarcales ou autocéphales, facteur supplémentaire de dépendance à l’égard du pouvoir étatique et qui pourrait donc rendre l’église orientale beaucoup plus tributaire des contingences politiques.

    J’ajoute qu’il est assez curieux de nous traiter de gens bornés alors même que nous disons que le catholicisme traditionnel cherche l’équilibre des contraires, les protestants veulent retenir la grâce, nous aussi mais nous y ajoutons la collaboration humaine, les orthodoxes veulent retenir l’autorité de la tradition, nous aussi mais nous y ajoutons la suprématie pétrinienne sans laquelle, il ne peut y avoir de réelle dimension internationale et donc de réel caractère universel.

  18. @ DURTAL

    Vous déplorez l’absence chez les orthodoxes de véritable intérêt pour les « mystères douloureux », agonie, flagellation, couronnement d’épine, portement de croix, comme si relèverait d’une déficience le défaut d’enthousiasme pour le corps livré au supplice et déformé par la souffrance. Je trouverais au contraire plutôt positif ce fait que les icônes ne présentent pas cet attrait morbide pour le sang, les plaies et les meutrissures et qu’on voit si souvent représentés dans l’iconographie de contexte catholique.Je note que si les orthodoxes on également leurs François d’assise ou leur Padre Pio, je ne crois cependant pas qu’il y ait chez eux des Padro Pio stigmatisés, ce phénomène des stigmates n’apparaissant que chez les saints catholiques, preuve supplémentaire d’une certaine attirance masochiste pour la douleur. (Ainsi d’ailleurs qu’une preuve du caractère psycho-somatique de ce type de manifestation précisément parce qu’elles n’interviennent qu’au sein d’aires culturelles bien circonscrites). Un succès du cinéma religieux quelque peu « gore »comme la passion du Christ de Mel Gibson, serait selon moi impensable en milieu chrétien orthodoxe, tout comme le serait tout autant qu’un chrétien de même contexte réalise une telle oeuvre.

    Cette malsaine fascination pour le corps souillé, flagellé , altéré par les coups, les écchymoses, les bleux, les déchirures et les contusions se poursuit dans le contexte moderne avec les Francis Bacon, les Antonio Saura et autres Arnulf Rainer, lequel contexte, s’il a supplanté l’ancienne culture catholique n’en conserve pas moins certaines de ses obsessions maladives.

    Tenant compte de ces considérations, il m’apparaît ainsi que la peinture d’icône plus fidèle à la discrète réserve que les évangélistes observent quant à l’évocation de la passion, donne le sentiment d’une placidité olympienne que je verrai davantage comme une victoire de la matière transmuée en or et lumière plutôt que comme refus névrosé d’une chair tenue pour sale et rebutante.

    • Je passe très vite sur les stigmates de Padre Pio en me limitant à observer que l’on voit assez mal comment a pu s’opérer de manière psycho-somatique un phénomène qui a disparu aussi brusquement qu’il était apparu. Serait-ce parce qu’il n’en voulait plus ? Peut-être. Sauf tout de même que ce ce phénomène, cela faisait 50 ans qu’il n’en voulait pas au point de mettre des mitaines pour le cacher !

      Ce qui me permet maintenant de rebondir sur ce lieu commun à propos d’un catholicisme prétendûment fasciné par la souffrance.Je t’invite tout de même à observer toutes les passions peintes par les écoles italiennes, françaises ou espagnoles et tu verras qu’il ya finalement assez peu d’effets « gore ». Même chose pour le cinéma. Des cinéastes de « contexte catholique » comme Pasolini ou Zeffirelli traitent le thème avec cette même retenue propre aux évangiles. Tu évoques ici un type de représentation bien contextualisé, celui du nord de l’Europe, fin du Xvème et début XVIème (En particulier, concernant l’Allemagne avec notamment Hans Baldung, Urs Graf, Albert Dürer qui semblent d’ailleurs s’inscire en faux contre l’esprit latin et donc contre Rome) mais cela ne saurait , loin s’en faut englober tout l’art chrétien. D’ailleurs même dans ce cadre, il est rare qu’à un christ torturé ne corresponde un christ ressuscité ( Non seulement Véronèse avec « Calvaire » et « Noli me tangere » mais aussi Grünewald ). Quant au goût « malsain » de certains artistes contemporains pour le thème de la crucifixion, il s’agit la plupart du temps d’artistes non chrétiens qui sont loins de saisir que le sujet s’inscrit dans une perspective qui va bien au delà de l’étroitesse de leur cadre morbide, ne sachant probablement pas que dans la prière du Rosaire, les mystères douloureux sont précédés des mystères lumineux ainsi que suivis des mystères glorieux !

      Au demeurant, comment voir le Christ en vainqueur si on ne le voit pas d’abord en victime ? Comment voir son triomphe sur le mal et la mort, si on ne le voit pas d’abord terrassé par la mort et le mal? Comment pourrait-on prendre conscience de la plénitude de son mystère sans d’abord se pencher sur l’apparente horreur de son néant ?

  19. Que de mots ! Que de longueurs!

    Vous ne comprenez décidément rien aux forums de discussion, à l’écriture sur le net.

    Soyez brefs et concis ou sinon, dégagez de la toile!

    • Tu pourrais toi-même témoigner d’encore plus de brièveté plutôt que de faire dans le pléonasme, concis étant synonyme de bref !

      Mais si tu préfères que concis soit synonyme de simpliste alors c’est toi qui spontanément dégageras de mon site. Il agit comme un répulsif sur les têtes vides……

  20. @ NdA

    « Il faudra qu’on attende l’Italie et l’art occidental pour réaliser, sous l’égide de l’Eglise latine, cette admirable jonction entre visible et tangible. Là est la vraie synthèse. »

    Tu fais allusion à quoi ? A l’école de Sienne ? Outre qu’elle n’aurait pu émerger sans la peinture byzantine, elle fut tout de même sans grand lendemain. Le véritable initiateur de la peinture occidentale c’est Giotto mais qu’a t-il apporté au juste si ce n’est avant tout de la scénographie certes ingénieusement construite mais au détriment de l’intensité mystique et surnaturelle désormais entamée par le naturalisme et qui a fini par inculquer à l’ Occident un certaine inclination pour la théâtralité emphatique, celle du Caravage ou encore celle du Bernin dont la sainte Thérèse en extase sucita tant d’allusion scabreuses, du président de Brosse à Jacques Lacan voire cette chapelle Sixtine aux murs couverts d’Hercules de foire ou ces madonnes douçâtres de Raphaël et du Corrège qui déjà contenaient en germe le sirupeux Batoni tant admiré de notre « Angelot joufflu » et précurseur de l’art sulpicien.

    • A partir de la « Renaissance » et surtout du baroque, en favorisant un art qui tendait à donner la prééminence à la créativité de l’artiste ainsi qu’aux effets spectaculaires de sa fantaisie, l’Eglise mettait en place une prédisposition mentale où progressivement, c’était le pouvoir d’invention de l’homme qui devait passer au premier plan. C’est ainsi qu’on devait en arriver à cette conception néo-paienne où en art sacré peu importe ce que doit exprimer l’artiste, l’essentiel étant que cela donne l’occasion de promouvoir les trouvailles de son imagination ce qui d’ailleurs peut désormais s’appliquer à tous les autres domaines y compris la théologie, le cardinal Ratzinger lui-même déplorant une obsession pour la créativité théologique depuis le concile Vatican II ( cf: Entretien sur la foi) dans laquelle il semblerait d’importance seconde que la réfexion soit en adéquation avec le dépôt de la foi . C’est pourquoi un art comme celui de l’icône est selon moi plus proprice à entretenir une mentalité de fidélité à la Tradition, soucieuse avant tout de préserver ce dépôt de la foi suivant ce qui est recommandé dans l’Evangile (Matthieu 18, 20) et dans les épitres pauliniennes ( 1 Tim, 6, 20 et II Tim., 1, 14). et c’est aussi pourquoi par ailleurs, il ne saurait y avoir de risques de trouver en contexte chrétien orthodoxe des écarts tels que ceux du frère Lentz tout comme encore moins de risques que soient proférés les égarements tels que ceux d’un « Tucho » écrivant notamment un livre consacré à la mystique de l’orgasme qu’il devait ultérieurement parachever par un texte pontifical sur la bénédiction des couples contre-nature !

      • Il faut préciser que si

      • @ Kerfadec

        Il faut préciser que si certes Giotto a été l’initiateur, Brunelleschi a radicalisé cette démarche d’hyper rationnalité où les connaissances du géomètre s’appliquent non seulement à la projectiuon cartographique mais aussi à l’art pictural et plus particulièrement à l’art sacré pictural. La raison qui avait desseché la spiritualité avec la scolastique, devait avec l’ingénieur italien, vider l’art d’une bonne part de sa dimension mystique. L’historien d’art italien Gian Carlo Argan écrit dans un article de l’encyclopédie Universalis consacré à Bunelleschi qu’il avait montré que « la culture humaniste, loin d’être seulement littéraire possédait aussi un contenu technologique et scientifique… » C’était la voie que devait suivre l’Occident où l’ingénieur et le mathématicien allaient prendre le pas sur le mystique et le saint, ce qui ne pouvait qu’élargir le fossé à l’égard du monde orthodoxe.

  21. Dans « Le bon, la brute et le truand » , ce dernier s’appelle aussi « Tucho ».

    • Mais l’orgasme, il y connaît quoi ?

    • @Patène

      Réflexion théologique de l’ampleur d’une vaste mer !!!!

      • Vaste mer où la charité fait naufrage !

    • @ Patène

      « Dans “Le bon, la brute et le truand” , ce dernier s’appelle aussi “Tucho”.« 

      En espagnol le “CH” de “Tucho” se prononce à peu près comme dans “chio..es”….

  22. @ Angelot

    « Mais l’orgasme, il y connaît quoi ? »

    A priori, rien, à moins d’avoir méconnu un certain voeu ! Ce qui ne saurait m’étonner, nous sommes ici davantage en présence d’un franc-maçon que d’un prêtre.

  23. La bénédiction en question ne concerne que les individus, pas les couples.

    S’agissant de Mgr Fernandez qui serait franc-maçon, je t’invite à lire ceci, signé le 13 novembre dernier par l’intéressé ainsi que par François:

    https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_ddf_doc_20231113_richiesta-cortes-massoneria_it.pdf

    En d’autres termes, il faudrait que tu arrêtes un peu de raconter n’importe quoi. Il est vrai que c’est visiblement là une activité qui te passionne beaucoup. …Au point de n’être jamais fatigué !

    •  » La bénédiction en question ne concerne que les individus, pas les couples. « 

      En ce cas que les personnes ne soient pas bénies en couple mais individuellement

      Pour le reste, il est risible de condamner la franc-maçonnerie dans un contexte maçonnique car Je te rappelle que du temps où il n’était encore que cardinal, Bergoglio a adhéré au Rotary club ! On a certes nié le caractère maçonnique de cette association mais cela ressort tout de même de sa philosophie imprégnée de naturalisme laïciste et anthropocentrique, d’indifférence religieuse et de relativisme, philosophie qui était d’ailleurs celle de son fondateur Paul Harris. Il est significatif qu’un prétendu prélat puisse adhérer à une telle institution en dépit du fait qu’elle a été condamnée par Rome . Pour te cultiver un peu, je te conseille à mon tour de lire ceci: https://www.lemonde.fr/archives/article/1951/01/24/la-curie-romaine-contre-les-rotary-clubs_2066468_1819218.html

  24. franc-maçon peut-être pas mais de mentalité maçonnique, certainement!

    • Assertion arbitraire qu’il faudrait du moins prendre la peine d’étayer !!

      • Qu’une autorité pontificale puisse regarder avec bienveillance une institution qui évacue Dieu de ses preoccupations pour n’être plus centrée que sur l’homme, en dit assez long sur le rôle que ladite autorité a joué dans la consomption de l’Eglise. Déjà, certes, Paul VI avait ouvert la voie (V2 ayant il est vrai donné le la!). Jadis les pères de l’Eglise (Saint Irénée, Grégoire de Nysse…) disaient que Dieu s’était fait homme pour que l’homme devienne Dieu, Paul VI amputa cet aphorisme en énonçant que « la religion du Dieu qui s’est fait homme a rencontré la religion de l’homme qui se fait Dieu » (Discours de clôture du Concile V2) L’occultation de la préposition « pour » change beaucoup de choses, ce n’est plus Dieu qui se fait homme « pour « que l’homme devienne Dieu, c’est le catholicisme mutilé ramené au Dieu qui se fait homme et qui veut maintenant rencontrer la philosophie des frères où l’on défend le principe de l’homme qui se fait Dieu. Curieux mélange que cette jonction entre la révolte luciférienne contre Dieu et le catholique dont la tradition apparaît comme estropiée ! C’est de cette étrange mixture pour ne pas dire quadrature du cercle qu ‘est issue cette pastorale confuse, contradictoire avec ses propos sibyllins qu’on ne sait jamais trop par quel bout prendre et dont « Fiducia supplicans » constitue (Pour l’instant!) l’ aboutissement et le parangon ( Le texte nous parle de la necessité d’éviter la confusion alors qu’il n’a fait que créer un surcroît de confusion ! C’est il est vrai ce qu’on ne cesse de produire depuis V2, des textes équivoques, des textes brumeux, des textes « mous » comme disait le père Calmel, disons même des textes « anguilles » parce qu’ils vous glissent entre les mains comme le poisson à corps serpentin et fuyant. Ah! les si belles définitions, claires, bien ciselées, bien frappées des textes pontificaux d’avant l’adipeux Roncalli, le Syllabus par exemple, vous dîtes ceci ou cela, c’est faux et vous êtes donc anathème, point à la ligne! ) Dans la construction de ce grand édifice de confusion et d’ambiguité , on peut dire que la pierre apportée par Wojtyla ne fut pas des moindres. Dès sa première encyclique  » Redemptor hominis » il annonce la couleur, « l’homme est la voie de l’Eglise » et il semble corriger saint Augustin, non plus le « Tu nous fait pour toi Seigneur » mais plutôt « tu nous a fait pour nous-même ». C’est presque du Pic de la Mirandole! Qu’on relise un peu son discours du 2 juin 1980 à l’UNESCO »

        « L’homme qui, dans le monde visible, est l’unique sujet ontique de la culture, est aussi son unique objet et son terme. « 

        « L’homme, et l’homme seul, est « acteur », ou « artisan », de la culture; l’homme, et l’homme seul, s’exprime en elle et trouve en elle son propre équilibre. « 

        Cet homme, qui s’exprime et s’objective dans et par la culture, est unique, complet et indivisible.

        On ne peut penser une culture sans subjectivité humaine et sans causalité humaine; mais dans le domaine culturel, l’homme est toujours le fait premier: l’homme est le fait primordial et fondamental de la culture.

        Pour créer la culture, il faut considérer, jusqu’en ses dernières conséquences et intégralement, l’homme comme une valeur particulière et autonome, comme le sujet porteur de la transcendance de la personne. Il faut affirmer l’homme pour lui-même, et non pour quelque autre motif ou raison: uniquement pour lui-même! Bien plus, il faut aimer l’homme parce qu’il est homme, il faut revendiquer l’amour pour l’homme en raison de la dignité particulière qu’il possède.

        Tout apparaît donc focalisé sur l’homme qui devient l’alpha et l’oméga de toute chose. Rien sur Dieu qui fait que l’homme est homme et que sa nature est de produire de la culture. A peine quelques mots sur le Christ. Des phrases qui pourraient figurer dans n’importe quel discours de réception au sein d’une loge et qui se rapprochent d’une déclaration type de maçon telle que :  » L’homme est le point de départ de toute chose et de toute connaissance, il est sa propre source et sa propre référence » (Michel Baroin, grand maître du Grand Orient, emission à Radio France du 4/02/1979, cité par Arnaud de Lassus dans principes élémentaires de la Franc-maçonnerie, éditions AFS).

        Rien d’étonnant ainsi à ce que la rencontre avec des gens dont la vison du monde est aussi de rejeter tout religion révélée soit d’aboutir à ce faux oecuménisme relativisant tout et que Wojtyla concretisa par ses rencontres d’Assise mettant sur le même plan chaque autorité religieuse, par ces gestes symboliques comme le fait de déposer un baiser sur le Coran blasphémateur ou de recevoir plusieurs fois les juifs non moins blasphémateurs du Bnai Brith ! Rien d’étonnant dès lors que le Rotary club ait pu bénéficier de l’aval de l’épigone supposé de Pierre à considérer de telles prémisses ! Inutile d’insister, il serait plus intéressant de se demander si tout cela pourrait être admis du point de vue de l’Eglise orthodoxe !

  25. Du point de vue orthodoxe la religion de l’homme qui se fait Dieu n’est en effet qu’une sorte de panthéisme mais nous pensons aussi que l’Eglise romaine n’aurait peut-être pas manifesté cette indulgence pour une telle erreur propre à l’humanisme moderne si elle avait sû maintenir le véritable sens de la divinisation de l’homme tel qu’il était enseigné par Irénée de Lyon, Grégoire de Nysse et Maxime le confesseur, non pas une participation de l’homme à l’essence divine laquelle reste inaccessible (Sans quoi l’homme devient effectivement Dieu ou même disparaît en lui,) mais participation aux énergies divines qui découlant de l’essence divine, peuvent ainsi se communiquer à l’homme. En arriver à professer ce blasphème suivant lequel la religion de l’Homme qui se fait Dieu doit rencontrer la religion du Dieu qui se fait homme est d’autant plus facilité qu’on perd la signification exacte de la formule « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ! »

    • Il n’est pas cependant pas sûr que les chrétiens d’Orient soient eux-mêmes à l’abri des dérives d’un oecuménisme dévoyé si j’en crois les propos d’un higoumène athonite rapportés par l’un des meilleurs théologiens orthodoxes actuels:

       » Comme à chaque passage à Grigoriou ( L’un des 20 monastères du Mont-Athos) j’ai un entretien avec l’higoumène Georges, qui commence par un tour d’horizon de la situation de l’orthodoxie dans le monde.)

      Il me dit que le problème actuel parmi les orthodoxes est le manque de conscience dogmatique. Ce défaut se manifeste notamment dans la pratique actuelle de l’oecuménisme, qui est relativiste, et s’étend maintenant au delà des frontières du christianisme. Le grand danger dans l’avenir, c’est le dialogue interreligieux, dont le projet est de réunir des religions, qui ont pourtant des conceptions de Dieu non seulement différentes mais totalement incompatibles. »

      L’higoumène conclut cependant sur une note optimiste et lucide

       » En fait dans les décénnies qui suivront, l’oecuménisme traversera une crise grave qui le paralysera presque totalement, et le dialogue interreligieux, évidemment voué d’avance à léchec sur le plan théologique, prendra la forme de rencontres le plus souvent informelles, dont le but sera d’établir, sur un plan purement social, de bonnes relations entre les communautés ».

      (Jean-Claude Larchet : MONT ATHOS, éditions des Syrtes)

      • @ Dimitrios l’Athonite

        C’est pourtant la seconde épitre de saint Pierre qui en 1, 4 parle de la nécessité de se soustraire « à la corruption de la convoitise qui règne dans le monde » afin de nous rendre ainsi « participant de la nature divine ».

      • Oui mais c’est précisément là, dans ce terme de « participation » qu’est la subtilité que la théologie romaine n’a pas suffisamment vue pour n’avoir pas conservé le contact avec ce que dit la patristique sur ce point. Pour Grégoire de Nysse, repris par Maxime le confesseur ainsi que par saint Grégoire Palamas, la présence de Dieu ne peut être autre chose qu’un acte, Dieu restant inaccessible dans son essence. C’est la distinction de l’essence incommunicable et des énergies divines communicables qui aurait peut être pu éviter ou du moins atténuer les dérapages évoqués plus haut. La divinisation de l’homme ne peut signifier stricto sensu une participation à l’essence divine, sans cela l’homme ou la créature se dissoudrait dans cette essence ou alors il s’approprierait cette essence et pourrait ainsi prétendre être Dieu, la créature devenant dès lors créateur. Voir sur ce point les développements de Jean Meyendorff « Saint Grégoire Palamas et la mystique orthodoxe ». Dans cet ouvrage, cet autre grand théologien orthodoxe qu’est Meyendorff cite notamment un passage de Maxime le confesseur de nature à capter l’attention sur cette absurdité d’une conception où l’homme veut se faire Dieu : « Les saints deviennent ce qui ne peut jamais appartenir en propre à la puissance naturelle, puisque la nature ne possède aucune faculté capable de percevoir ce qui dépasse la nature. Aucun aspect de la déification n’est en effet le produit de la nature, puisque la nature ne peut comprendre Dieu. Seule la grâce divine possède en propre la faculté de communiquer la déification. «  Une citation qui nous fait bien comprendre à quel point la religion de l’homme qui se fait Dieu n’ aboutit qu’ au pastiche de Dieu ainsi qu’ à une parodie d’homme.

      • Puisque tu sembles apprécier certains théologiens catholiques et que tu as plus particulièrement lu le dictionnaire théologique de Louis Bouyer, tu auras sans doute en ce cas, pris connaissance de ce qui, dans cet ouvrage, est écrit aux vocables « Mystique et mysticisme », et en particulier des lignes suivantes:  » Une étude comparative comme celle à laquelle s’est livré Rudolf Otto (dans son livre Mystique d’Orient et mystique d’Occident) entre Cankara, le « mystique » hindouiste en apparence le plus personnaliste, et Eckhart, le mystique chrétien qui semblerait à première vue le plus proche du panthéisme, met en lumière la différence radicale qui les sépare: entre une union de personne à personne et une abolition de la personne de l’adorateur dans une déité impersonnelle… »

        Cela ne rejoint-il pas quelque part, cette distinction « orthodoxe » entre Dieu incommunicable dans son essence mais communicable dans ses « énergies  » ?

      • Il y a tout de même sur ce point de la mystique, davantage de subtilité dans l’analyse des théologiens orthodoxes !

      • Subtilité que Louis Bouyer semble bien saisir à en juger par ce qu’il écrit au mot « energie ». Il reprend la distinction faîte notamment par Grégoire Palamas entre essence et énergie puis il nuance la mise en avant de la « scission ontologique » qu’on a pu objecter à ce distinguo, en remarquant que dans l’esprit des théologiens orthodoxes, cela n’est qu’une manière « d’exprimer le fait que la grâce divine nous rend effectivement participants de la nature divine ».

      • A la condition de bien saisir que les énergies divines ne sont pas des créations et qu’elles ne peuvent qu’être incréées puisque manifestation de l’essence divine, elle-même incréée. Je ne suis pas sûr qu’en théologie catholique on puisse vraiment comprendre que la grâce est incréée.

      • Outre que je ne vois pas, si la grâce est incréée comment elle peut encore être un don gratuit car l’acte même du don relève encore d’une création, j’aimerais par ailleurs savoir si cette doctrine de Grégoire Palamas est bien la doctrine officielle de l’orthodoxie et si oui en vertu de quelle autorité dès lors qu’il n’ y a pas dans l’orthodoxie d’autorité doctrinale unifiante analogue à la supématie prétrinienne ? C’est un peu la remarque que je faisais plus haut sur le point de savoir si ce qui est vrai au sein de l’Eglise russe doit nécessairemnt l’être au sein de l’ensemble des églises orthodoxes.

      • Ce n’est pas pour rien qu ‘ils sont des « byzantins ». Non seulement ils ont l’art des vaines discussions aux subtilités oiseuses mais ils possèdent aussi l’art d’y entraîner les autres !

      • @ NdA

        Saint Grégoire Palamas a été canonisé par l’Eglise orthodoxe, c’est donc que celle-ci a fait sienne sa pensée.

        Mais ce n’est pas tant là qu’est la question.

        Tu veux en gros savoir ce qu’est l’Eglise Orthodoxe ? Elle a été bien définie dans une lettre du patriarche de Constantinople Anthème VI adressée à Pie IX avec l’accord des autres patriarches ainsi que de tous les métropolites :  » Chez nous aucun patriarche aucun concile n’ont jamais pu introduire de nouveautés, parce que le corps même de l’Eglise, c’est à dire le Peuple lui-même est gardien de la religion ».

        Voilà, l’essentiel est dit.

        Les nouveautés vous les connaissez, Filioque, Immaculée conception,suprématie pétrinienne et infaillibilité pontificale.

        L’Eglise orthodoxe est la meilleure gardienne de la Tradition parce qu’elle est ontologiquement résistante aux innovations fantaisistes.

        A défaut de vouloir prendre cela en compte, considérez du moins le fait que vous rapprocher des « byzantins » par le dialogue pourrait vous donner une aide supplémentaire pour lutter contre le sécularisme dans lequel tend à basculer votre église beaucoup trop proche des protestants et pas assez des chrétiens d’Orient. Les catholiques de la Tradition présentent sûrement plus d’affinités culturelles et spirituelles avec la Russie orthodoxe qu’avec les USA protestants voire avec l’OTAN LGBTQ ou avec l’union europénne de la franc-maçonnerie, déchristianisée ainsi qu’en voie d’ islamisation!

  26. Avec un taux de participation à la messe de l’ordre de 5 ou 6%,, pas beaucoup plus élevé donc que celui que connaît la France (Ainsi que les autres pays d’occident), on se dit que chez nous comme en Russie orthodoxe, la religion prédominante est ailleurs, c’est surtout la religion de la technique à tout crin où les écrans prennent le relais des églises et où les icônes ne sont pas tant celles devant lesquelles on prie que celles sur lesquelles on clique.Qu’est ce qui ressemble le plus à un quartier moderne de Paris si ce n’est un quartier moderne de Moscou ? Jadis l’Orient construisait ses clochers à bulbe et l’Occident ses croisées d’ogives, aujourd’hui Orient et Occident construisent tous deux les mêmes parallélépipèdes ! Tu nous dis que Brunelleschi a montré la voie que devait suivre l’Occident, celle où l’ingénieur et le technicien ont pris le pas sur le mystique et le saint, « ce qui ne pouvait qu’élargir le fossé à l’égard du monde orthodoxe ». Le fossé semble s’être au contraire beaucoup resserré puisque l’ingénieur et le technicien ont gagné partout.

    L’aspect « choc des civilisations » appelle tout de même de fortes nuances!

  27. L’orthodoxie m’apparaît vraiment comme un monde figé, fossilisé dans une tradition rigide hostile à toute évolution.Suivant cette conception, un peintre doit continuer à peindre comme il y a mille ans, seules quelques variantes infimes lui étant concédées. Un théologien doit s’interdire tout effort pour dégager des formulations plus exactes afin de mieux rendre compte des dogmes.(C’est entre autres en raison d’un tel blocage qu’ils ne veulent pas comprendre que le filioque n’est pas une création mais une précision découlant de l’idée d ‘homoïousios ou de consubstantialité , précision qu’il était nécessaire d’apporter contre l’hérésie d’Arius). Entre cette attitude hiératique (qui rejoint leurs icônes) et le libéralisme protestant (Il faut bien entendu inclure dans ce dernier l’évolution post-conciliaire ainsi que son avatar bergoglien), la position médiane de la Tradition catholique me paraît être la plus équilibrée.

  28. @ Skepthestai

    Jadis l’Orient construisait ses clochers à bulbe et l’Occident ses croisées d’ogives, aujourd’hui Orient et Occident construisent tous deux les mêmes parallélépipèdes !” Chez les orthodoxes on construit toujours des clochers à bulbe et pas que dans des églises de conception traditionnelle mais en les intégrant aussi dans des architectures d’esprit contemporain

    https://fr.dreamstime.com/images-libres-droits-%C3%A9glise-orthodoxe-moderne-image4174179

    Preuve d’un contexte qui n’est en rien figé mais qui au contraire s’adapte très bien aux évolutions présentes sans pour autant se laisser emporter par ses dérapages. On ne peut en dire autant de l’église catholique quand on voit l’épouvantable laideurs de ses édifices modernes.Le tout est de ne pas confondre les évolutions justifiées avec les innovations hérétiques.

    @ NdA

    Et le Filioque est un exemple d’innovation hérétique ainsi que d’adjonction sans fondement scripturaire. Les orthodoxes s’en tiennent strictement aux textes et notamment à Jean 15-26 “Lorsque le consolateur que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi”. C’était exactement la ligne dogmatique formulée par le concile de Nicée, la littérature patristique ne se départissant pas davantage de cela et que saint Jean Damascène devait parfaitement résumer :”L’esprit saint procède du Père et c’est le Fils nous l’envoit”. C’est surtout à partir de Charlemagne qu’on a retenu le Filioque, d’ailleurs contre l’avis du Pape d’alors qui était le premier à n’y voir qu’une invention déviationniste. Pour l’empereur franc c’était en effet là un moyen destiné à contester la légitimité du basileus en le taxant d’hérésie, les carolingiens prétendant être les seuls vrais successeurs de l’empire romain. Les papes ont pu résister pendant quelque temps à cette innovation, tout au plus pendant un siècle mais ils ont fini par céder aux éxigences de l’autorité politique.

    Et le pire est que c’est vous qui venez ensuite critiquer l’Eglise orthodoxe pour sa trop grande dépendance à l’égard du pouvoir politique!

    • Il faut dire qu’en effet, le Vatican est politiquement indépendant!

      Quelle figure fait donc Bergoglio face à l’ordre franc maçonnique mondialisé copain comme cochon avec l’ordre financier anglo-saxon ? Celle d’un petit VRP de l’industrie pharmaceutique prêchant que se laisser injecter une substance expérimentale est un « acte d’amour », celle d’un petit être pusillanime et frileux qui adresse une minable missive d’encouragement au fétide animateur du forum de Davos auteur d’un “Grille-reaset” promoteur de l’univers du tout numérique « en apesanteur » où même les latrines deviennent « intelligentes » . Celle d’un protagonisque obséquieux d’une tragédie ubuesque où, sans discuter, pour complaire aux autorités, on le voit interdire à ses fidèles d’assister à la messe, leur proscrire de communier et n’a aucun mot pour les libertés bafouées, les déplacements autorisés par ausweis ainsi que pour les vieillards qui agonisent dans les hospices et les hôpitaux loins de leurs proches,sans recevoir le moindre traitement précoce et puis qui meurent dans la déréliction sans que leurs enfants puissent les visiter !!! Et pas davantage le moindre mot contre les foetus avortés avec lesquels on fabrique les produits Pfizer dont on n’a aucun recul pour observer les effets secondaires alors même que maints scientifiques démontrent qu’il existe des traitement qui marchent !

      A t-on vu dans l’histoire un prétendu pape s’aplatir avec autant de célérité devant le pouvoir techno-scientifico-politique ?

      • Nous savons tout cela, nous l’avions déjà évoqué il y 3 ans alors que nous étions encore pour ainsi dire, au coeur des évènements. https://falcophi.wordpress.com/2021/09/03/test/ Inutile donc de ressasser toujours la même antienne et revenons plutôt à la question du Filioque. Rappelons qu’au XVème siècle, au concile de Florence, on était tombé d’accord entre latins et grecs pour convenir d’une formulation satisfaisant tout le monde, à savoir que le Fils recevant tout du Père, il reçoit donc aussi le fait que le Saint -Esprit proçède également de lui. Saint Grégoire Palamas avait lui aussi tenté un siècle avant, de surmonter la divergence par sa théologie des énergies. Ce qui tendrait à démontrer qu’en dépit du poids du passé, des efforts réciproques pourraient permettre de dépasser ce désaccord. Si le terme de “partenariat”n’est pas de bon aloi parce qu’utilisé dans le monde socio-économique, préférons lui alors celui de convergences et les orthodoxes sont en effet ceux avec lesquels nous avons le plus de convergences. Ordonner des femmes, bénir des unions homosexuelles, désacraliser la liturgie, nous rapproche des protestants mais nous éloigne de la succession apostolique et de la Tradition à laquelle appartiennent orthodoxes comme catholiques. Beaucoup de leurs auteurs sont également les notres, Grégoire de Nysse, Grégoire de Naziance, Jean de l’Echelle, Jean Damascène, d’autres comme Grégoire Palamas restent à découvrir et leurs icônes qui elles aussi désormais sont également les notres, confirment qu’effectivement, nous avons plus d’affinités avec leur univers qu’avec celui de Mickey Mouse.

      • Il faut alors avoir le courage de tirer de tout cela des conséquences plus radicales et dire carrément: “ Nous avons plus de parentés avec la grande Russie conservatrice du grand Poutine qu’avec l’Occident dégénéré du grotesque Levine”.

  29. J ‘aimerais tout de même qu’on évite les discussions politiques.

    • Tu voudrais donc être comme ce manuel de Tronson dont Renan disait qu’il était “aussi séparé du temps que si trois mille lieues de silence l’entouraient” ?

    • La politique, c’est toi-même qui l’a introduite en remarquant que: ” Nous avons plus d’affinités avec leur univers qu’avec celui de Mickey Mouse. “

      Ce avec quoi, je suis entièrement d’accord.

      Un écrivain russe contemporain a écrit: “L’orthodoxie est et reste pour les Russes non seulement, une des branches du christianisme (comme diraient les protestants), et non pas une Eglise universelle (comme prétendent l’être les catholiques romains) mais “le dernier refuge de la vérité du Christ dans un monde d’apostasie”. (Alexandre Douguine: “Pour une révolution conservatrice” éditions ARS MAGMA, page 215)

  30. Chaque fois que je reviens sur ce site, je suis encore un peu plus écoeurée par ce que je lis.

    @ Kerfadec

    Puisque sans la moindre mauvaise conscience tu qualifies de “grand” un certain personnage tout en fermant les yeux sur ses crimes, serait-ce trop te demander de manifester la même indulgence pour une autre personne (malade et affaiblie au demeurant)en laissant de côté ses prétendues “hérésies” pour mieux considérer ce qu’elle a fait et qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait encore vraiment fait ? Car rappelez-vous. Elle été faîte enfin cette consécration tant demandée.

    https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-03/texte-consecration-russie-ukraine-au-coeur-immacule-de-marie.html

    Le savais-tu seulement ? Probablement pas. Une cérémonie par laquelle s’est opérée la jonction entre ciel et terre devait sûrement moins te captiver que des vols d’Iskanders !

    • A t-on préconisé la pratique régulière de la dévotion réparatrice ? Il me semble que c’était aussi dans les recommandations de Fatima.

      Pour ce qui regarde les crimes en question, je ne vois pas de quoi tu parles, je ne vois qu’un taureau chargeant des caricatures de picador qui ne cessent de l’exciter avec leur lance (Avec cette différence que du moins le picador authentique ne s ‘étonne ni ne se plaint d’être chargé !)

      • A t-on préconisé la pratique régulière de la dévotion réparatrice ?”

        Et toi-même, tu la pratiques cette dévotion ?

        « je ne vois qu’un taureau chargeant des caricatures de picador qui ne cessent de l’exciter avec leur lance »

        Et Voilà maintenant qu’on relaie la propagande du Kremlin ! Décidément ce site… de plus en plus bas !

      • Le PQ Bayard dont tu dois être amatrice ne ferait donc de son côté aucune propagande ?

  31. Je voudrais plutôt noter qu’à la veille d’une évolution culturelle et spirituelle par laquelle l’Occident chrétien basculait dans l’anthropocentrisme des humanistes ainsi que dans le néo-paganisme naturaliste ou néo-platonicien de la Renaissance (Et ne parlons pas du nominalisme médiéval source de l’hérésie protestante!), l’orient se dotait quant à lui d’une figure, celle de saint Grégoire Palamas qui devait couronner la patristique¨ offrant ainsi une admirable synthèse entre l’absolue transcendance divine et la participation tout de même possible à la vie divine, entre maîtrise corporelle et mouvement de l’esprit (La fameuse prière du coeur), Il me semble que c’est plutôt cette synthèse qu ‘il faudrait approfondir plutôt que de dériver vers des histoires de taureau, de picadors et de PQ.

    Hélas pour pasticher le poète, on parle de mystique et ça se termine en politique !

    • Ah! Fatima ! Soeur Lucie! Retour donc aux superstitions ! Il est vrai que pour que Kirril baise la main de François ! A moins d’un miracle………..

      • Quelle figure fait donc Bergoglio face à l’ordre franc maçonnique mondialisé copain comme cochon avec l’ordre financier anglo-saxon ? Celle d’un petit VRP de l’industrie pharmaceutique prêchant que se laisser injecter une substance expérimentale est un « acte d’amour »…”

        Cet homme est comme tout le monde, il est tout simplement impuissant face au vrai pouvoir absolu, celui qui rend plutôt vaines toutes ces histoires de choc des civilisations , je veux parler de la fuite en avant de l’aberration technicienne en vertu de laquelle ce qui est techniquement possible doit être absolument étendu à tous. Il faut vaille que vaille que tous intègrent la dernière innovation technique même si la plupart n’en ont pas besoin et s’il y a par ailleurs moyen de faire plus simple. Ce n’est plus le besoin qui crée le produit , on invente d’abord le produit et on crée ensuite le besoin. Quand bien même la plupart n’aurait aucun besoin du produit, avec la collaboration du pouvoir politique on s’arrangera pour faire en sorte que tout le monde ait besoin de ce dont la plupart n’avait pourtant nul besoin. Jacques Ellul l’avait délà constaté dans un contexte sans doute moins dramatique où il s’agissait par exemple d’imposer le téléphone partout alors que le plus grand nombre ne téléphonait pas (Voir, entre autres : “le bluff technologique”) determinisme qui a connu sa peine extension funeste et calamiteuse par l’injection forcée d’un produit encore au stade “expérimental” alors que l’on sait maintenant fort bien qu’il y avait moyen de soigner par des substances qui existaient déjà (Et tout en laissant par ailleurs mourir sans soins des quantités de personnes dont beaucoup auraient peut-être pu être sauvées).

        Désigner l’ennemi au delà des frontières permet de mieux oublier celui qui se trouve en deçà et qui nous menace, lui, de manière plus directe et plus réelle : l’autonomie de la technostructure qui poursuit sa fuite en avant non plus comme simple moyen mais comme destin (avec, il est vrai l’appui du politique servile et l’encouragement du négociant rapace) comme un rouleau compresseur dans le mépris complet des êtres et des âmes.

      • S’il faut assurer une jonction à un niveau beaucoup plus mystique en dépassant le plan horizontal de la technique, allons en ce cas plus loin que Jacques Ellul et tournons nous plutôt vers Heidegger et sur sa conception de la technique comme “destin du dévoilement”:

        De quelque manière que le destin du dévoilement exerce sa puissance, la non-occultation, dans laquelle se montre chaque fois ce qui est, recèle le danger que l’homme se trompe au sujet du noncaché et qu’il l’interprète mal. Ainsi, là où toute chose présente apparaît dans la lumière de la connexion cause-effet, Dieu lui-même peut perdre, dans la représentation (que nous nous faisons de lui), tout ce qu’il a de saint et de sublime, tout ce que son éloignement a de mystérieux. Dieu, vu à la lumière de la causalité, peut tomber au rang d’une cause, de la causa efficiens. Alors, et même à l’intérieur de la théologie, il devient le Dieu des philosophes, à savoir de ceux qui déterminent le non caché et le caché suivant la causalité du « faire », sans jamais considérer l’origine essentielle de cette causalité.“

        (Martin Heidegger: la question de la technique“)

        Un petit coup de griffe au thomisme et à la scolastique !

      • Aujourd’hui 16 avril, c’est la saint Benoit Labre, on en a parlé plus haut, avec ce saint, on pense en effet aux récits d’un pélerin russe. Ne pourrait-il être lui aussi un point de “jonction” ?

      • @ Dimitrios

        Va jeter un coup d’oeil sur l’”Être et l’essence” d’Etienne Gilson et notamment les considérations d’un thomiste sur Heidegger. Là aussi il y a une certaine jonction.

        Quoiqu’il en soit, à vous autres également des auteurs restent à découvrir, nous avons fait des efforts pour saint Grégoire Palamas, faîtes pareil pour saint Augustin et saint Thomas d’Aquin !

      • Moi aussi, je ne regarde pas le faux danger prétendûment logé à 3000 km de chez moi et surveille plutôt la vraie menace réellement située à 10 km ! C’est d’elle et d’elle seule dont j’ai peur et qui me fait tenir sur mes gardes.

        @ Skepthestaï

        Pour Fatima, je t’objecte qu’ outre la danse du soleil, les prophéties de mars 1917 se sont bien réalisées:

        – Avènement de Pie XI

        – Révolution d’octobre

        – Seconde guerre mondiale (après embrasement du ciel en 1938),

        – ravages de l’athéisme marxiste.

        Quant à la conversion de la Russie ! A vrai dire cela signifie quoi? Sûrement pas qu’elle redevienne chrétienne car elle n’a jamais cessé de l’être mais plutôt qu’elle cesse d’être hérétique et si cela ne pourra certes se faire qu’à la condition qu’elle revienne sous l’autorité de Rome, il faudrait tout de même que Rome quant à elle mette fin à ses propres interprétations d’hérésiarque ! Il ya contradiction à demander à ce qu’une église renégate retourne vers une église encore plus renégate !

      • Si “Dieu n’est pas catholique”,pourquoi sa mère le serait-elle ? Et puis au fait, l’Apparition avait-elle annonçé aux pastoureaux que Rome ne serait plus Rome et que son chef ne serait plus le “digne successeur de l’apôtre” ?

      • Elle ne pouvait pas l’annoncer parce que la Vierge Marie ne dit pas de sottises !

      • Elle ne dit certes pas de sottises mais elle voit quand même l’erreur là où elle est !

  32. De quoi tu parles exactement ? Tu as lu “Dignitas infinita” ? Il y a un certain “redressement à droite” qui devrait vous satisfaire. On y réaffirme la condamnation de l’avortement, de l’euthanasie, de la GPA. On y condamne plus particulièrement la théorie du genre en rappelant que “ Vouloir disposer de soi, comme le prescrit la théorie du genre, sans tenir compte de cette vérité fondamentale de la vie humaine comme don, ne signifie rien d’autre que céder à la tentation séculaire de l’être humain se faisant Dieu et entrant en rivalité avec le vrai Dieu d’amour que nous révèle l’Évangile” ainsi qu’en parlant de la “ la nécessité de respecter l’ordre naturel de la personne humaine”, ce qui signifie : “ la respecter comme elle a été créée » avec pour conséqunce que “toute intervention de changement de sexe risque, en règle générale, de menacer la dignité unique qu’une personne a reçue dès le moment de la conception”. Vous devriez être plus que satisfait !

    • Certes les formulations sont “traditionnelles” à souhait vu qu’on y exprime ses réserves à l’égard de l’ “expérience subjective” en affirmant par ailleurs un ancrage dans l’objectivité transcendante avec des termes comme “ontologie” ou “métaphysique”!!

      En revanche, à notre avis, la partie théologique et philosophique laisserait tout de même à désirer.

      Le texte aurait gagné à mieux se démarquer de cette conception anthropocentrique moderne qui fait entièrement reposer la dignité humaine sur la “nature intrinsèque” de l’homme en écartant toute réalité transcendante. Ce qui à vrai dire, n’est pas nouveau car cette propension à considérer l’homme comme le principe et l’aboutissement était déjà dénoncée par saint Augustin exposant les divergences de but et de visées entre cité terrestre et cité céleste,. Tandis que la seconde n’envisage que l’éternité, la première n’est que la cité des hommes qui ne voient qu’en eux-mêmes, l’alpha et l’oméga de leur félicité. On aurait donc pu avoir un texte beaucoup plus percutant en s’inspirant du livre XIX de la “cité de Dieu” où l’ évêque d’Hippone oppose continuellement les fins dernières des deux cités.

      • Dans le texte pontifical, on entretient au contraire une certaine ambiguité en paraissant mettre les deux cités sur le même plan, l’une ne voyant que l’homme , l’autre, envisageant avant tout Dieu. C’est ainsi par exemple que le paragraphe 1, nous parle de la dignité infinie de l’homme “inaliénablement fondée dans son être même”, ce qui en soi évoque un fondement autoréférentiel pour nous dire ensuite que :“L’Église, à la lumière de la Révélation, réaffirme et confirme sans réserve cette dignité ontologique de la personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu “. La formulation ne me semble pas très heureuse, l’Eglise n’a pas à réaffirmer et pas davantage à confirmer, une dignité “ontologique” dont le soubassement ne serait que tautologique mais plutôt à préciser ce qu’elle a toujours dit, que le fondement de cette dignité est en Dieu et ne découle que de Lui. Autre illustration de cette ambivalence, l ‘énoncé suivant que l’on trouve en paragraphe 9: ” En effet, en tant que « substance individuelle », la personne jouit d’une dignité ontologique (c’est-à-dire au niveau métaphysique de l’être lui-même) : c’est un sujet qui, ayant reçu l’existence de Dieu, “subsiste”, autrement dit exerce l’existence de manière autonome. “, formulé ainsi la phrase est équivoque, on semble dire que la simple substance individuelle suffit à fonder la dignité ontologique, le fait qu’elle l’ait reçu de Dieu s’y ajoutant comme de manière superfétatoire.


Laisser un commentaire